Les banques en ligne championnes des petits prix

Dans la chasse aux gaspillages, les frais bancaires attirent de plus en plus l’attention tant la facture s’alourdit année après année sans amélioration consécutive des services. Pour la rentrée, 60 millions de consommateurs offre à ses lecteurs un palmarès des banques les moins chères après avoir étudié pour 16 établissements les plaquettes tarifaires et les frais prélevés en cas d’incident de paiement.
Les tarifs bancaires, une manne vitale
Les frais bancaires percent un trou de plus en plus visible dans le budget des ménages. Sans surprise, une récente enquête commandée par Fortuneo établit que 70 % des Français se déclarent prêts à quitter leur banque pour des tarifs moins chers. Vu les résultats de l’enquête comparative de 60 millions de consommateurs, les banques en ligne pourraient potentiellement les satisfaire.
Pour les banques de réseaux, les frais bancaires représentent 65 % de leurs revenus. Difficile dans ces proportions d’envisager une baisse des tarifs.
Dans un réflexe défensif et décourager les comparaisons, les établissements recourent volontiers à des terminaisons sibyllines pour des prestations non moins énigmatiques telles que la « conservation sous dossier d’avoirs inactifs » de LCL à 30 €, ou la « mise en place de risque » du Crédit Mutuel, à 81,60 € tout de même, ironiquement dénoncé par l’enquête de « 60 ».
Les banques traditionnelles ne peuvent s’empêcher d’accumuler les frais et la moitié d’entre elles facturent encore l’accès au site Internet quand les banques en ligne mettent gratuitement leur plate-forme à disposition de leurs clients.
Poursuivant leurs observations critiques, les enquêteurs de « 60 » expliquent leur choix d’écarter les dix produits et services standards pour lesquels les banques indiquent clairement leurs tarifs, dénonçant ici l’imposture. En effet, l’alerte SMS est une prestation occasionnelle négligeable, quant aux frais de mise en place d’un prélèvement, ils étaient auparavant inexistants.
Une comparaison sur de réels critères de choix
L’étude comparative du magazine se focalise de préférence sur les tarifs de produits et services réellement utiles et déterminants dans le choix d’une banque.
Ainsi, le prix de la carte bancaire, dont la cotisation accapare souvent le tiers des frais annuels, retiendra particulièrement l’attention. Etabli en moyenne à 37 €, pour un coût de revient estimé par ailleurs à 5 € par l’UFC-Que Choisir, le tarif de la carte bancaire ne cesse d’être décrié, d’autant qu’il s’ensuit un cortège de frais annexes pour l’utilisation, pour les retraits en dehors du réseau, pour le renouvellement du code, etc…
De même, les frais de découvert doivent être observés scrupuleusement tant ils seraient injustifiés aux dires du magazine. En effet, ces frais sont en principe indexés sur le taux Euribor 3 mois, or celui-ci aurait perdu 4,5% depuis 2008 sans que les banques aient jamais répercuté cette baisse, hormis la Banque Populaire ayant concédé une baisse de 1,2 %.
Enfin, les frais liés au changement de domiciliation bancaire sont également retenus, tant ils contredisent les engagements des banques en faveur de la mobilité bancaire. De fait, certaines enseignes ne se gênent pas pour exiger la domiciliation des revenus en échange de l’accord d’un crédit immobilier.
Les banques virtuelles aux quatre premières places
ING Direct prend la tête du classement des banques les moins chères puisqu’elle offre quasiment tout l’essentiel gratuitement : carte bancaire, virements, mise en opposition de prélèvements et de chèques, liste complétée par l’imbattable absence de commissions d’intervention et le taux d’agio parmi les plus petits du secteur.
Boursorama Banque, en deuxième place, est à peine plus chère qu’ING Direct, puisque sa carte bancaire est gratuite, comme l’opposition sur chèque et elle ne pratique pas non plus de commission d’intervention.
Fortuneo, prend la troisième place, car malgré une politique de prix globalement très avantageuse, elle prévoit une très chère commission d’intervention à 10 €.
monabanq. se classe en quatrième position avec des conditions tarifaires assez proches des banques classiques, surtout lorsqu’elle prévoit des frais après 10 retraits DAB hors réseau, mais dans l’ensemble, ses frais s’avèrent toujours plus raisonnables qu’une banque traditionnelle.
Cette nouvelle comparaison établit à quel point les banques en ligne devancent leurs concurrentes, portées par un mode de fonctionnement les autorisant à afficher des tarifs imbattables.