Les banques en ligne et les jeunes

Etant donné que la plupart des Français, après avoir ouvert un compte bancaire auprès d’un établissement précis, n’ont pas pour habitude de changer de prestataire, la grande majorité des nouveaux souscripteurs qu’accueillent aujourd’hui les banques sont âgés de moins de 28 ans, raison pour laquelle ces dernières mettent tout en œuvre pour proposer des offres adaptées à ce public et pouvoir l’attirer à elles.
Si l’on tient compte du fait que, en effet, cette catégorie représente près du tiers de la population, il s’agit là d’un marché potentiel tout à fait prometteur, sur lequel les banques en ligne sont également prêtes à saisir toutes les opportunités, et ce, même si ce type de clientèle ne rapporte que peu de bénéfices, les premières années suivant leur arrivée, celle-ci devenant ensuite un usager comme les autres, génératrice de profits beaucoup plus intéressants.
Parfaitement consciente de cette situation, la Caisse d’Epargne envisagerait, selon le magazine « Les Echos » de recruter, à l’horizon 2012, quelques 300 000 nouveaux clients dans cette tranche d’âge, cette tâche ne se révélant pas être particulièrement aisée dans la mesure où la plupart d’entre eux s’adressent directement à l’établissement bancaire dans lequel leurs parents ont choisi de domicilier leur compte bancaire.
Des stratégies ont toutefois été mises en place par les plus grandes enseignes pour parvenir tout de même à séduire ce jeune public, c’est ainsi que sont apparues des formules proposant la fourniture de la carte bancaire gratuite, ainsi que des solutions de prêts étudiants assortis de taux d’intérêt extrêmement avantageux.
Une fois conquis, il est aussi important de savoir fidéliser ces usagers jusqu’à ce qu’ils rapportent de l’argent à la banque ; sur ce terrain, les banques en ligne semblent avoir pris un certain avantage puisque le canal de communication qu’elles utilisent, représenté donc par Internet, reste l’un des favoris de cette génération.
Se trouvant ainsi au plus près de leurs besoins, ces nouveaux prestataires ont toutes les chances de parvenir à leurs objectifs ; bien que certaines, en revanche, à l’image de Fortuneo, Boursorama Banque, en exigeant la domiciliation de revenus assez conséquents, se privent volontairement de cette catégorie de la population.
L’ensemble de ces éléments permet donc de comprendre que les jeunes représentent un enjeu stratégique extrêmement fort dans le paysage bancaire français et que les banques en ligne qui requièrent des conditions d’accès trop strictes vont devoir bientôt réagir, celles-ci risquant, dans le cas contraire, de voir leur progression faiblir et de se faire dépasser, à leur tour, sur ce sujet-là, par leurs concurrentes traditionnelles qui, elles, n’hésitent pas à développer des produits et services appropriés.
Peu rentables lors de leur venue, les jeunes restent, quoi qu’il arrive, un bon investissement pour l’avenir, ceux-ci devenant effectivement, ensuite, actifs et, par conséquent, de plus en plus consommateurs d’un nombre de formules toujours plus grand, représentées aussi bien par des livrets d’épargne, que des contrats d’assurances vie, ou bien encore des emprunts, tant immobiliers, que personnels, ou à la consommation ; la banque les accompagnant alors réellement au quotidien.